Sujet : [Débats SLR]Des stagiaires IUFM non titularis é s pour opinions politiquement incorrectes ?
De : Michel Cahen
*Titularisation des stagiaires PLC2* (Académie de Toulouse)
*Des pratiques révoltantes*
Nous avons appris la convocation tardive et urgente d’une trentaine de stagiaires IUFM (14 du second degré et 16 du premier) pour un entretien avec des membres du jury académique de qualification professionnelle vendredi 3 et lundi 6 juillet.
Cette convocation est habituellement réservée à quelques situations très particulières de collègues en grandes difficultés d’adaptation professionnelle, et pour lesquels la titularisation peut poser problème. Elle revêt ici un *caractère inédit et exceptionnel* par le nombre de stagiaires concernés, sa mise en oeuvre dans des délais raccourcis (72h), et surtout son motif : la convocation est liée à la rédaction, par les intéressés, de compte-rendus de formation *jugés politiquement incorrects*, produits durant une semaine perturbée sur la plupart des sites de l’IUFM (blocages, grèves et manifestations).
Précisons que, bien que joints au dossier, par habitude, ces types de production ne font pas partie des pièces que la règlementation impose pour la titularisation.
Ces collègues ont bien respecté le devoir de réserve des fonctionnaires, puisqu’ils n’ont pas diffusé ces documents hors du cadre de l’IUFM. *Non seulement ces collègues ont été convoqués abusivement, mais encore la plupart d’entre eux ont dû subir un entretien « musclé » de la part de membres du jury académique.*
*Le SNES et le SNUIpp ne pourraient accepter que ces collègues ne soient pas titularisés dès cette année*, alors que par ailleurs toutes les autres évaluations ont été positives (IPR, Conseillers pédagogiques, Chefs d’établissement, Iufm),
Le SNES et le SNUIpp – tant au plan académique que national - suivent avec la plus grande vigilance l’évolution de la situation. Ils ne resteraient pas sans réagir face à toute décision négative concernant ces stagiaires,
Dans l’immédiat, nous demandons une audience au Recteur et au Ministre.
Nous alertons l’ensemble de la profession."
Je précise que, officieusement, des retours divers laissent croire que les jurys auraient proposé le redoublement (cela s’appelle comme ça !) pour les 26 stagiaires et que seule la signature du recteur peut infirmer cette proposition. Nous avons décidé de rendre public la chose (dans un 1er temps en insistant sur le côté non réglementaire de la procédure) et selon le déroulement des audiences entre recteur, syndicats et IUFM (le directeur adjoint a mis sa démission dans la balance) le ton et le contenu seront différents (les stagiaires réunis préférant majoritairement ne pas prendre le risque de brusquer le recteur).
Dernières nouvelles 1/ le recteur ne reçoit les syndicats que le 16 juillet ! 2/ c’est sorti sur libétoulouse, une "fuite" ! http://www.libetoulouse.fr/
30 stagiaires enseignants de l’IUFM punis pour faits de contestation (2)
REPRISE DE L’ARTICLE DU 8 JUILLET POUR SUITE DES COMMENTAIRES.
ÉDUCATION. La correction politique, ça s’apprend. En tout cas, le ministère de l’Éducation nationale s’emploie déjà à l’enseigner à Toulouse.
Trente stagiaires de l’IUFM de Haute-Garonne ne seront ainsi pas titularisés cette année pour avoir contesté les réformes Darcos en cours d’année. Le compte rendu de formation politiquement incorrect qu’ils ont pu commettre au mois d’avril se retrouvant dans leur dossier de validation, les voilà retoqués.
C’est une inspectrice générale, membre du cabinet des ministres Darcos puis Châtel qui n’a pas supporté que, même dans le strict cadre de l’IUFM, de futurs fonctionnaires contestent les dernières réformes gouvernementales. Ces affreux trublions ont eu à en répondre devant le jury académique de qualification professionnelle devant lequel ils ont été convoqués ce vendredi 3 et lundi 6 juillet.
La charge a été « sauvage », jugent-ils aujourd’hui. Le jury leur auraient reproché un manquement au devoir de réserve.
Réaction gouvernementale « inédite et exceptionnelle », commentent le Syndicat national de l’enseignement secondaire et le syndicat de l’enseignement primaire. « Le SNES et le SNUIpp ne pourraient accepter que ces collègues ne soient pas titularisés dès cette année ».
« C’est fini la rigolade. Il a dû y avoir des instructions de sévérité », analyse un formateur de l’IUFM. Le ministre Luc Châtel ne semble en tout cas pas disposé à desserrer la vis que son prédécesseur Xavier Darcos a bloquée.