Publications de postes : les CA bafoués
Les circulaires relatives à la publication des emplois adressées par la ministre de l’enseignement supérieur aux présidents d’universités les 16 septembre (enseignants du second degré) et 1er octobre (enseignants-chercheurs) constituent une illustration supplémentaire de la désinvolture et du mépris avec lesquels les établissements et les personnels sont traités.
La publication des emplois est, chaque année, l’un des moments importants où se définit la politique d’enseignement et de recherche de chaque établissement. Cette opération nécessite de délicates concertations internes qui font intervenir des dizaines de responsables à partir du mois de juin pour aboutir à l’envoi des demandes de postes au ministère trois mois plus tard. Habituellement, le ministère adresse une circulaire en juillet pour donner les directives concernant l’ensemble des emplois. Ce délai permet la bonne tenue des opérations. Déjà, la circulaire de l’an dernier avait dérogé à l’usage en paraissant début septembre, mais cela laissait encore un délai suffisant pour permettre la réunion des Conseils d’Administration devant statuer sur ces emplois.
Cette année, le délai a été réduit à trois semaines, expirant le 10 octobre pour les enseignants du second degré, et le 23 octobre pour les enseignants-chercheurs, avant que la plupart des CA aient pu délibérer à ce sujet et que les concertations internes aient pu être organisées.
Le SNESUP tient à rappeler que le code de l’éducation donne au CA la responsabilité de déterminer la politique de l’établissement, et notamment lui octroie explicitement la prérogative de définir la répartition de ses emplois. Ces circulaires en queue de poisson privent ainsi cette instance de l’une de ses prérogatives essentielles.
C’est d’autant plus inacceptable que la circulaire du 1er octobre, inaugurant un nouveau mode de recrutement pour les enseignants-chercheurs, donne un calendrier complexe intégrant un nouveau mode de publication d’emplois « au fil de l’eau » (à tout moment de l’année), en imposant des dates différentes selon l’époque de la publication dans l’année. La précipitation imposée aux établissements et l’entrave au bon fonctionnement de leurs instances démontrent, une fois encore, qu’en fait de « libertés et responsabilités », les universités sont mises sous la coupe réglée d’une politique ministérielle de plus en plus autoritaire.
Suppression de 900 postes, projet de budget en trompe-l’œil et très en-deçà des besoins réels, annonces par voie de presse de chamboulement des études doctorales ainsi que du statut des maîtres de conférences sans aucune concertation : la ministre multiplie les coups de force. Le SNESUP appelle les établissements et les personnels à exprimer leur réprobation de cette méthode dirigiste, et à exiger le retour au dialogue et à la démocratie.
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