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Formation des enseignants...
Trop, c’est trop !
vendredi 20 novembre 2009
Depuis le 13 novembre, on connaît les arbitrages du gouvernement sur la réforme de la formation des enseignants. Et on n’y trouve aucune avancée par rapport au projet initial rejeté quasi-unanimement. Les ministres n’ont nullement pris en compte les réflexions et propositions faites suite aux luttes de l’an dernier, y compris quand elles provenaient de travaux rapports qu’ils avaient eux-mêmes commandités !

Tout pose problème :

- le refus de pré-recrutements
- le refus de prendre en compte les IUFM
- des concours réduits à 4 épreuves qui sélectionnent essentiellement sur des connaissances académiques
- leur place (admissibilité en début de master2, en septembre pour les PE, en novembre pour les PLC… pour pouvoir passer les deux concours et avoir plus de chance d’être reçu (sic !)
- un mémoire de master infaisable en une seule année
- des stages en responsabilité avant d’être reçus au concours
- l’absence de formation pré-professionnelle dès la licence la faiblesse de la formation professionnelle après le concours…

Trop, c’est trop ! La FSU a contesté fortement les choix faits, comme la quasi-totalité des organisations syndicales.

Les arguments présentés par Chatel pour justifier cette réforme ne sont que des contre-vérités. Voici ce qu’il a dit sur France Inter le 17 novembre :

- « Ma réforme allonge la formation actuelle » : C’est faux ! Il fait comme si on partait de rien, comme s’il n’y avait pas de formation IUFM, et donc pas d’IUFM !

- « Ma réforme donne de l’importance au terrain et à la pédagogie avec des stages » : Encore faux ! Les stages ne seront pas obligatoires et seront de 108h grand maximum (les groupes « d’experts » disent que 50h ou 72h seraient plus raisonnables), alors qu’actuellement la 2è année d’IUFM représente un stage de 288h pour les profs de lycée et collège ( 324h pour un PE et 360h pour un prof EPS). La professionnalisation est donc réduite a minima d’un tiers jusqu’à 3/4 par rapport à aujourd’hui. Sans compter que la formation professionnelle ne se limite pas qu’aux stages ! Celle-ci ne sera évidemment pas compensée par la formation post-concours (dite formation « continuée ») réduite et fourre-tout.

- « Ma réforme permet des réorientations » : Toujours faux puisqu’il propose (seule nouveauté qui sort dont on ne sait où) des masters « généralistes » qui ne permettront aucune réorientation dans des masters spécialisés !

Cette réforme avait deux grands objectifs : réduire le coût de la formation et supprimer les IUFM. Le gouvernement persiste dans cette voie en cohérence avec les suppressions des 16000 postes de stagiaires, la diminution drastique du nombre de postes aux concours... Il va provoquer une grave régression de la formation, contribuer à sa privatisation (préparations privées au concours notamment). De nombreux débutants vont se retrouver devant des élèves sans avoir aucune formation professionnelle. C’est un retour en arrière de 50 ans !

Ce n’est pas sérieux, c’est dramatique pour les élèves. C’est méprisant pour les formateurs, les personnels, les syndicats qui depuis plus d’un an disent leur refus de cette réforme et font des propositions alternatives. C’est dramatique pour les étudiants qui risquent de se détourner progressivement de cette orientation. Mais n’est-ce pas finalement ce qui est voulu pour justifier ultérieurement le recrutement d’enseignants non titulaires ?

La FSU demande que s’ouvrent enfin de vraies négociations. L’enseignement supérieur sait construire des formations dites « intégrées » pour les médecins ou les ingénieurs, le réussir pour les enseignants suppose l’abandon de cette réforme ainsi que le retrait des textes d’application déjà publiés et exige. du temps – un an minimum - pour une remise à plat complète.

Cette réforme ne doit pas être appliquée ! C’est l’affaire de toute la profession !

Nous appelons les collègues à dire leur colère et populariser leurs propositions alternatives dans leurs AG (St Lô le 18/11, Alençon le 19/11 et Caen le 23/11) et par la grève du mardi 24 novembre

Le collectif FSU de l’IUFM

 
Post Scriptum :

Assemblée générale IUFM : Lundi 23 Novembre
- 16h30, amphi IUFM Caen

Grève éducation/recherche : Mardi 24 Novembre
- 9h30 : AG de lutte, IUFM Caen
- 11h00 : Départ Manifestation (direction Rectorat via université et Préfecture)