Le mouvement Sauvons la recherche veut bloquer le prochain conseil d’administration du CNRS LEMONDE.FR avec AFP | 09.06.08 http://www.lemonde.fr/politique/article/2008/06/09/le-mouvement-sauvons-la-recherche-veut-bloquer-le-prochain-conseil-d-administration-du-cnrs_1055909_823448.html ?xtor=RSS-3244
Le mouvement Sauvons la recherche (SLR) a appelé, lundi 9 juin, à un blocage du conseil d’administration du CNRS qui doit se tenir le 19 juin. Une "accélération du processus de démantèlement du CNRS amène SLR" à décider de cette "riposte", a déclaré Alain Trautmann, fondateur du mouvement, dans un communiqué.
Le conseil d’administration extraordinaire du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) du 19 juin doit approuver un "point d’étape" de la réforme de l’organisme. Selon SLR, qui affirme avoir pris connaissance du document, ce texte "confirme que la direction du CNRS accepte la demande ministérielle de découper le CNRS en instituts nationaux, en laissant volontairement de côté certains secteurs".
"LE CNRS RESTE ENTIER", ASSURE VALERIE PECRESSE
Les chercheurs ont manifesté à plusieurs reprises contre le "découpage" de l’Inserm et du CNRS en instituts thématiques. Ils craignent à la fois un cloisonnement des thématiques de recherche, un affaiblissement de la recherche fondamentale et un pilotage plus étroit par les pouvoirs publics. Selon le projet de réforme, le CNRS perd la haute main sur les sciences de la vie et sur l’informatique, où les compétences seront partagées avec l’Inserm et l’Inria. Et, selon SLR, les sciences humaines et sociales seraient également menacées. "Le ministère a imposé un recul à la direction du CNRS" qui avait négocié un institut pour les sciences humaines et sociales, indique le communiqué. Sauvons la recherche menace d’entamer une "grève administrative" si la restructuration devait être engagée.
En outre, "la direction de l’organisme accepte que ce soit le ministre de la recherche qui nomme les directeurs d’institut, la direction du CNRS n’ayant que le droit de faire des propositions", indique SLR. Interrogée par l’AFP, la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, Valérie Pécresse, s’est déclarée "prête à ce que la direction du CNRS me présente un nom". "Mais je veux que le poste soit ouvert à candidature, qu’il y ait une procédure de sélection, que cela se fasse dans des conditions de légitimité totale et de transparence".
Mme Pécresse a reçu les syndicats de chercheurs lundi après-midi et leur a assuré que "le CNRS reste entier" en dépit de la réorganisation envisagée. "Le CNRS a le même périmètre, les personnels gardent le même statut, mais il doit être plus ouvert", a déclaré la ministre à l’issue d’une première série d’entretiens avec les syndicats UNSA, SGEN, CFTC et CGC. Le principal syndicat de chercheurs, la FSU, n’a pas souhaité venir. FO et la CGT seront reçus ultérieurement. La ministre a précisé que les huit instituts nationaux "n’auront pas de personnalité morale, qu’ils n’auront pas de budget propre, mais que le budget sera voté par le Parlement". "Il n’y aura absolument pas de transfert d’un chercheur d’un organisme vers un autre".
Le 19 juin 2008, bloquons le CA du CNRS http://www.sauvonslarecherche.fr/spip.php ?article1918
le 9 juin 2008
Nous avons eu connaissance du document intitulé "Point d’étape de la politique du CNRS sur les Instituts nationaux du CNRS", qui sera présenté par la direction du CNRS au Conseil Scientifique du 9 juin et au Conseil d’Administration du 19 juin. Ce texte confirme que la direction du CNRS accepte la demande ministérielle de découper le CNRS en Instituts Nationaux, en laissant volontairement de côté certains secteurs. Dans le document associé ("Horizon 2020", Plan stratégique du CNRS) la direction du CNRS accepte également que ce soit le ou la ministre chargé(e) de la recherche qui nomme les directeurs d’instituts, la direction du CNRS n’ayant que le droit de faire des propositions. Ce démantèlement du CNRS est un des éléments d’une attaque beaucoup plus générale qui porte sur l’ensemble des institutions de l’enseignement supérieur et de la recherche publique, et vise à placer tous les laboratoires, universitaires ou pas, sous la dépendance d’Agences ou d’Instituts pilotés directement par le gouvernement.
Le texte présenté au CS et au CA du CNRS traite du mode de découpage du CNRS. Il comprendrait 6 Instituts :
l’Institut National de Physique Nucléaire et de Physique des Particules (IN2P3) créé en 1971
l’Institut National des Sciences de l’Univers (INSU) créé en 1985.
l’Institut National des Mathématiques et de leurs Interfaces (INMI)
l’Institut National de Physique et Nanosciences (INPN).
l’Institut National de Chimie (INC).
l’Institut National d’Ecologie et Biodiversité (INE)
Selon ce texte, il faudra préciser d’ici fin 2008 le devenir du Département des Sciences du Vivant (SDV) au CNRS, compte tenu du fait que le CNRS ne crée pas d’Institut National de Biologie mais se contente d’une "participation du CNRS au copilotage des nouveaux "instituts thématiques" de l’INSERM". A l’évidence, afin de rendre cette évolution peu lisible et d’affaiblir ainsi les réactions, la direction du CNRS a accepté une disparition en deux temps (juin et décembre 2008) des SDV du CNRS.
Pour le département des Sciences et technologies de l’information et de l’ingénierie (ST2I) du CNRS et la coordination nationale en informatique, le ministère a demandé à la direction du CNRS de rester là aussi dans le vague et de s’entendre avec la direction de l’INRIA pour proposer ultérieurement une structure unique.
Pour les Sciences Humaines et Sociales (SHS), le ministère a imposé un recul à la direction du CNRS, qui avait négocié un Institut de SHS. Dans la nouvelle proposition, la stratégie est la même que pour les SDV : pas de création d’Institut en juin 2008. En version originale : "La légitimité potentielle de transformation du département actuel en un institut national des sciences humaines et sociales est forte. Une telle démarche demande cependant un travail supplémentaire de structuration de ce champ qui devra voir son aboutissement lors de l’établissement du contrat pluriannuel d’objectifs du CNRS." Cette formulation floue et dilatoire ne saurait nous tromper : l’objectif de la direction du CNRS est le même que pour le départements de SDV.
La direction du CNRS continue de le 9 juin 2008
Nous avons eu connaissance du document intitulé "Point d’étape de la politique du CNRS sur les Instituts nationaux du CNRS", qui sera présenté par la direction du CNRS au Conseil Scientifique du 9 juin et au Conseil d’Administration du 19 juin. Ce texte confirme que la direction du CNRS accepte la demande ministérielle de découper le CNRS en Instituts Nationaux, en laissant volontairement de côté certains secteurs. Dans le document associé ("Horizon 2020", Plan stratégique du CNRS) la direction du CNRS accepte également que ce soit le ou la ministre chargé(e) de la recherche qui nomme les directeurs d’instituts, la direction du CNRS n’ayant que le droit de faire des propositions. Ce démantèlement du CNRS est un des éléments d’une attaque beaucoup plus générale qui porte sur l’ensemble des institutions de l’enseignement supérieur et de la recherche publique, et vise à placer tous les laboratoires, universitaires ou pas, sous la dépendance d’Agences ou d’Instituts pilotés directement par le gouvernement.
Le texte présenté au CS et au CA du CNRS traite du mode de découpage du CNRS. Il comprendrait 6 Instituts :
l’Institut National de Physique Nucléaire et de Physique des Particules (IN2P3) créé en 1971
l’Institut National des Sciences de l’Univers (INSU) créé en 1985.
l’Institut National des Mathématiques et de leurs Interfaces (INMI)
l’Institut National de Physique et Nanosciences (INPN).
l’Institut National de Chimie (INC).
l’Institut National d’Ecologie et Biodiversité (INE)
Selon ce texte, il faudra préciser d’ici fin 2008 le devenir du Département des Sciences du Vivant (SDV) au CNRS, compte tenu du fait que le CNRS ne crée pas d’Institut National de Biologie mais se contente d’une "participation du CNRS au copilotage des nouveaux "instituts thématiques" de l’INSERM". A l’évidence, afin de rendre cette évolution peu lisible et d’affaiblir ainsi les réactions, la direction du CNRS a accepté une disparition en deux temps (juin et décembre 2008) des SDV du CNRS.
Pour le département des Sciences et technologies de l’information et de l’ingénierie (ST2I) du CNRS et la coordination nationale en informatique, le ministère a demandé à la direction du CNRS de rester là aussi dans le vague et de s’entendre avec la direction de l’INRIA pour proposer ultérieurement une structure unique.
Pour les Sciences Humaines et Sociales (SHS), le ministère a imposé un recul à la direction du CNRS, qui avait négocié un Institut de SHS. Dans la nouvelle proposition, la stratégie est la même que pour les SDV : pas de création d’Institut en juin 2008. En version originale : "La légitimité potentielle de transformation du département actuel en un institut national des sciences humaines et sociales est forte. Une telle démarche demande cependant un travail supplémentaire de structuration de ce champ qui devra voir son aboutissement lors de l’établissement du contrat pluriannuel d’objectifs du CNRS." Cette formulation floue et dilatoire ne saurait nous tromper : l’objectif de la direction du CNRS est le même que pour le départements de SDV.
La direction du CNRS continue de céder aux injonctions ministérielles visant à mettre en place une restructuration du CNRS qui transforme cet organisme reconnu internationalement en une coquille vide, ayant perdu toute capacité de mener une politique scientifique cohérente et autonome. C’est la mort du CNRS, crime que le gouvernement cherche à dissimuler par un discours affirmant qu’il marque ainsi sa confiance dans cet organisme et que ce découpage renforcera la cohésion et l’efficacité du CNRS !
Nous sommes décidés à empêcher ce processus de destruction, d’abord en bloquant la tenue du CA du 19 juin, seul habilité, aujourd’hui, à décider de cette restructuration. Une grève administrative qui paralysera le système sera déclenchée immédiatement si cette restructuration devait être décidée le 19 juin ou effectuée à la sauvette cet été. Cette grève pourra prendre des formes multiples : refus des directeurs d’unité de signer des documents administratifs, refus de remettre des rapports scientifiques ou financiers, refus de participer à des commissions d’évaluation pour l’AERES, etc…. Nous ferons également appel à ce moyen de pression, utilisé avec succès en 2004, pour faire aboutir des demandes vitales pour notre système d’enseignement et de recherche en matière d’emploi statutaire et de plan d’urgence pour toutes les universités, et non un nombre limité de campus. Ces questions deviendront en effet brûlantes lors de la sortie des décrets refondant les statuts des enseignants-chercheurs et au moment du vote des budgets, à l’automne, sur les quels nous avons des informations inquiétantes.céder aux injonctions ministérielles visant à mettre en place une restructuration du CNRS qui transforme cet organisme reconnu internationalement en une coquille vide, ayant perdu toute capacité de mener une politique scientifique cohérente et autonome. C’est la mort du CNRS, crime que le gouvernement cherche à dissimuler par un discours affirmant qu’il marque ainsi sa confiance dans cet organisme et que ce découpage renforcera la cohésion et l’efficacité du CNRS !
Nous sommes décidés à empêcher ce processus de destruction, d’abord en bloquant la tenue du CA du 19 juin, seul habilité, aujourd’hui, à décider de cette restructuration. Une grève administrative qui paralysera le système sera déclenchée immédiatement si cette restructuration devait être décidée le 19 juin ou effectuée à la sauvette cet été. Cette grève pourra prendre des formes multiples : refus des directeurs d’unité de signer des documents administratifs, refus de remettre des rapports scientifiques ou financiers, refus de participer à des commissions d’évaluation pour l’AERES, etc…. Nous ferons également appel à ce moyen de pression, utilisé avec succès en 2004, pour faire aboutir des demandes vitales pour notre système d’enseignement et de recherche en matière d’emploi statutaire et de plan d’urgence pour toutes les universités, et non un nombre limité de campus. Ces questions deviendront en effet brûlantes lors de la sortie des décrets refondant les statuts des enseignants-chercheurs et au moment du vote des budgets, à l’automne, sur les quels nous avons des informations inquiétantes.