SNESUP FSU Caen
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mars 2009
Le compte n’y est toujours pas !
section SNESup-FSU de Caen
mercredi 1er avril 2009
par PL

Le compte n’y est toujours pas !

A la suite de la mobilisation des universités françaises contre le projet de révision du statut des enseignants-chercheurs, de la réforme de la formation des enseignants du 1er et du 2nd degrés et des CPE (« masterisation »), des suppressions de postes prévues en 2009, 2010 et 2011, du contrat doctoral, et du nouveau modèle d’allocations des moyens dit « SYMPA », le Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche a déclaré qu’il gèlerait les suppressions prévues en 2010 et 2011, promis une compensation financière renouvelable pour les postes 2009, réouvert la discussion sur le contrat doctoral et négocié avec quatre syndicats (SGEN-CFDT, Sup’Recherche UNSA, FO et AutonomeSup) un compromis sur le statut des enseignants-chercheurs. Malgré ces inflexions, Le SNESup FSU, syndicat majoritaire parmi les enseignants-chercheurs, , juge les avancées très insuffisantes : la philosophie de cet ensemble de réformes n’a pas été modifiée en profondeur, l’engagement financier n’est absolument pas à la hauteur des enjeux, tandis qu’on assiste sur certains points au retour à un statu quo qui ne peut faire office de perspective d’avenir, sans que se dessine l’ouverture d’une large concertation.

Le SNESup FSU reste vigilant sur le contenu exact du nouveau statut des enseignants-chercheurs et sur la réalité du retrait du projet concernant le contrat doctoral, réécriture et retrait qui doivent conduire à l’élaboration de textes garantissant les droits des enseignants-chercheurs et des doctorants.

Il entend maintenir sa mobilisation sur tous les points évoqués et en particulier sur :

La formation et le recrutement des enseignants

Le gouvernement ne peut plus s’accrocher à des dispositifs de démantèlement de la formation des enseignants et des concours (professeurs des écoles et professeurs des lycées et collèges), contestés de toutes parts. L’immense majorité des universitaires, dans toutes les disciplines, dans toutes les composantes (UFR et IUFM), a dénoncé des dispositifs qui dénaturent à la fois les aspects disciplinaires, pluri-disciplinaires, didactiques et professionnalisants des formations, et l’incohérence délibérée dans la conception, l’organisation et le contenu des concours associés à cette contre-réforme.

Le SnesupFSU exige donc :

Le maintien des concours en l’état pour la session 2010 ; La réaffirmation des rôle et missions des IUFM et de leur potentiel de formation ; La remise à plat globale du dispositif articulant les formations disciplinaires, professionnelles et les concours de recrutement pour les sessions 2011 et suivantes. La mise en débat de la place du concours et de son contenu. La mise en place d’un dispositif de soutien financier aux étudiants et de pré-recrutements ; La discussion sur les dispositifs transitoires dans l’attente d’une mise en œuvre complète du dispositif ; La mise en place d’un réel cadrage national de la formation.

Les moyens et l’emploi

Le nouveau modèle d’allocations des moyens dit « SYMPA » conjugue un pilotage de l’État sur des critères de résultats quantifiés et une autonomie des universités consistant à trouver en interne les moyens de satisfaire ces exigences de « performance » (taux de réussite des étudiants, nombre de publiants et classement des unités de recherche). L’Etat se décharge sur les universités de la responsabilité de supprimer ou de favoriser tel ou tel pan d’activité pourvu que soient satisfaits les critères de performance, le tout dans le cadre d’un enveloppe fermée au plan national qui suppose que tout moyen supplémentaire obtenu par une université le sera aux dépens des autres. Les universités remplissant des missions d’aménagement du territoire, offrant des formations sur des sites délocalisés et encourageant les formations technologiques et professionalisantes sont particulièrement pénalisées : Le modèle SYMPA ne prend pas en compte les coûts générés par les sites distants, par un patrimoine immobilier étendu et multisites, par les formations professionalisantes. Il vient ainsi renforcer les menaces qui pèsent sur cet enseignement avec la fin des mesures dérogatoires concernant les IUT, qui seront financés à l’aune des autres diplômes universitaires. Le modèle SYMPA décourage en fait la professionnalisation dans la formation universitaire, mettant à jour les contradictions des discours ministériels. Notre université, avec ce nouveau modèle, est considérée comme surdotée . L’Etat qui a continué à habiliter dans certains cas une offre de formation foisonnante et parfois illisible, ne prend pas ses responsabilités en laissant les universités faire des arbitrages dictés par une logique budgétaire.

Le SNESup-FSU exige donc :

La révision globale du système d’affectation des moyens d’Etat aux universités (système SYMPA). Le rétablissement des emplois supprimés au budget 2009, non pas en CDI sur la base d’une enveloppe budgétaire, mais en postes statutaires à partir du 1er juillet 2009 ; La discussion d’un plan pluriannuel de création d’emplois statutaires. Des mesures favorisant la transformation d’emplois de PRAG docteurs et qualifiés en maîtres de conférences sans perte du potentiel d’enseignement 

La recherche

Le SNESup FSU s’oppose à un pilotage autoritaire, utilitariste et à courte vue de la Recherche, destiné à mettre l’activité des chercheurs au service, non de l’ensemble de la société, mais de certains secteurs économiques en privilégiant le transfert de technologie et en hypothéquant ainsi l’avenir. Il exige, pour garantir la richesse et l’indépendance de la Recherche française : Le rétablissement des missions des organismes de recherche en tant qu’opérateurs. La revitalisation du mode d’association sous forme d’UMR entre universités et organismes de recherche  La transformation du rôle et de la composition de l’AERES ; Le reversement des crédits de l’ANR aux universités et organismes ; Les financements majoritairement récurrents, fortement réévalués et n’impliquant pas d’emplois précaires ; Le rétablissement et la revitalisation du comité national de la recherche sur des bases largement élues pour les élaborations prospectives de la recherche.

Le décret statutaire

Le SNESup FSU rappelle qu’il n’a pas participé aux négociations qui ont conduit à la ré-écriture du décret statutaire car il exige l’ouverture de négociations sur l’ensemble des réformes actuellement en cours dans l’enseignement supérieur et la recherche. La nouvelle mouture du décret ne contenant pas d’avancées satisfaisantes,

le SNESup FSU continue à exiger :

La prise en compte de l’ensemble des tâches dans les services et le refus de la modulation ; Le maintien du rôle du CNU, majoritairement élu, dans la gestion des carrières, des congés sabbatiques et des promotions ; La gestion nationale des emplois ; La révision et accélération de la carrière des maîtres de conférences avec fluidité accrue du passage vers la hors-classe. La suppression du barrage PR2 vers PR1 ; Un maximum réglementaire de 150 h équivalent TD de service d’enseignement, avec TP=TD. L’allégement de services systématiques pour les maîtres de conférences nouvellement recrutés ; La mise en extinction de la logique des primes au bénéfice d’avancements accélérés ; dans une phase transitoire, attribution des PEDR par les sections du CNU. La remise en cause des dispositifs de recrutement des enseignants-chercheurs

Il appelle donc :

les enseignants, enseignants-chercheurs du Supérieur et chercheurs à amplifier la mobilisation sur les contre-réformes en cours, en étroite association avec l’ensemble des personnels de l’université, du premier et du second degré et avec les étudiants.

 
Documents joints à cet article :
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